Léon Bellefleur
Pour Léon Bellefleur (1910-2007), le surréalisme est d’abord une porte qui donne accès à un univers où les réalités se fondent dans une nouvelle vision du monde.
Bellefleur s’intéresse au surréalisme dès le début des années 1940. La peinture est alors une véritable passion, mais ses obligations familiales l’empêchent de s’y consacrer entièrement, ce qu’il se hâtera de faire en 1955. Si Bellefleur a pu contenir sa passion pour la peinture jusque là, c’est que son contact quotidien avec les enfants a nourri son art d’une manière aussi fondamentale que ses lectures et contacts avec d’autres créateurs. Il a trouvé chez les enfants du primaire une dimension essentielle à sa démarche picturale : la spontanéité.
Cet artiste passionné et curieux a puisé son inspiration à plusieurs sources. Outre le surréalisme et les enfants, la littérature et la poésie ont profondément marqué sa peinture. Pour Léon Bellefleur, c’est le sous-entendu qui importe. Sa méthode de travail en constitue le meilleur exemple. Il commence toujours un tableau sans idée préconçue, à la manière automatiste. Puis il observe, se laisse imprégner par les premières formes et intervient à nouveau, guidé par ce qu’elles lui suggèrent. Sa démarche donne lieu à une révélation, celle du subconscient, comme si l’on déchirait le voile d’un monde imaginaire, mystérieux et secret pour entrevoir un univers transitoire entre la réalité physique et psychique.
Après avoir tenté diverses expériences entre des espaces construits avec rigueur et d’autres fluides, l’artiste atteint un équilibre : les couleurs et les textures s’étalent avec justesse dans une plénitude plastique saisissante. Au cours des années ’80, Bellefleur mène son expression vers une dimension plus aérienne où le motif s’impose.