Gervais, Lise

Lise Gervais

(1933-1998)

Peintre de grand talent promise au panthéon des artistes de son époque, aux côtés des Borduas, Riopelle, Sullivan, Molinari et Tousignant, Lise Gervais a vu son oeuvre reconnue et encensée avant même d’avoir 30 ans, au début des années 1960.

Femme d’une grande beauté, libre et passionnée, elle accumule succès et amants, vit à plein régime l’effervescence de son temps et fait sa marque sur la scène artistique montréalaise au lendemain de la Révolution tranquille. Les critiques saluent l’énergie à la fois éclatante et sensuelle de ses toiles, tous les espoirs sont permis.

Mais la maladie mentale sournoise dont elle souffre lui fait perdre pied, petit à petit, et ses élans de créativité rayonnante alternent de plus en plus fréquemment avec des périodes de dépression profonde. A cette bipolarité s’ajoute au milieu des années 1980 un autre mal, physique celui-là, la sclérodermie qui fera progressivement d’elle une « momie vivante ».

L’artiste a toutefois légué une oeuvre transcendante, intense et rayonnante dont seuls quelques privilégiés, certains musées et de rares galeries possèdent aujourd’hui des exemplaires.

Le destin tragique d’une artiste méconnue est l’histoire de cette grande peintre québécoise qui a voué sa vie à la peinture et a sombré dans l’oubli, malgré la beauté de son oeuvre. Il a fallu deux années de recherches acharnées à Jean-Louis Gauthier pour retracer le parcours à la fois fabuleux et douloureux de cette femme hors du commun, la lente agonie d’une comète qui a brillé un trop court moment au firmament de la peinture québécoise.

Née à Saint-Césaire à Rouville au Québec, Lise Gervais a étudié la peinture à l’École des beaux-arts de Montréal sous la direction de Stanley Cosgrove et Jacques de Tonnancour, le dessin sous la direction de Jean Simard, Gabriel Marcotte et Suzanne Duquet et la sculpture sous celle de Louis Archambault.

En 1958, lors d’un voyage en Europe, elle se rend en Espagne et examine particulièrement les dessins et peintures de Goya.

En voyant ses tableaux en 1964 la critique Dorothy Pfeiffer commente « (…) colorées, comme peintes au pochoir, les peintures montent comme les vins exotiques, ou d’autres planent comme les vols des oiseaux du paradis. Tout bouge, vole, s’élève, ou bat des ailes bruyamment dans les peintures de Gervais. Mais rien – absolument rien – ne flotte. En fait, la note dominante dans sa technique est le « pouvoir », un pouvoir à la fois autoritaire et vivifiant.

« Malgré la quantité de couche de peinture sur ses toiles, Lise Gervais parvient à suggérer les dimensions d’espace, de profondeur, de transparence, de texture et de mouvement qui sont remarquables ». Dorothy Pfeiffer, 1964.

 

EXPOSITIONS

Après plusieurs expositions de groupe à Québec, Montréal, Trois-Rivières, Chicoutimi, Granby, Sherbrooke et Ottawa, Lise Gervais présente sa première exposition solo à Montréal en 1961. Elle y expose à nouveau en 1962 ainsi qu’à la Moos Gallery à Toronto la même année. Une exposition de ses sculptures abstraites a lieu en 1967.

Galerie Denyse Delrue, Montréal; Musée des beaux-arts de Montréal
Galerie Moos, Toronto ; Philadelphia Museum, USA
Galerie du Siècle, Montreal ; Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa
Musée du Québec, Quebec ; Art Gallery of Ontario, Toronto
Galerie de Montréal ; Musée d’art contemporain de Montréal ; Musée Rodin, Paris
Galerie d’art de l’université Bishop’s, Lennoxville, Québec
Galerie d’art du Collège Édouard-Montpetit, Longueuil, Québec
McIntosh Gallery, University of Western Ontario, London, Ontario

COLLECTIONS

Les œuvres de Lise Gervais sont également dans les collections du Musée beaux-arts de Montréal, du Ministère des affaires étrangères, de l’Université Concordia et dans de nombreuses collections privées.

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