« Je ne peux pas mettre la main sur ce qui me pousse à faire ce que je fais, mais je continue à le faire quand même. C’est une belle façon de vivre et de gagner sa vie. Cela me rend très heureux ».
Septembre 2002
Joe Fafard est né à Sainte-Marthe (Saskatchewan) le 2 septembre 1942. Canadien de douzième génération, Fafard est un sculpteur réputé pour ses œuvres inspirées de son milieu de vie et du monde agricole auxquels elles rendent hommage. Ses complexes portraits sculptés d’artistes, d’écrivains, de théoriciens, de politiciens, d’étrangers ou d’amis ont aussi contribué à sa renommée. L’audace de sa pratique artistique a donné un nouveau souffle à la sculpture en art contemporain au Canada.
Né dans une famille canadienne-française d’agriculteurs dans le village francophone de Sainte-Marthe, Fafard se passionne pour l’art dès son enfance. Encouragé par sa famille et ses professeurs d’école secondaire, Fafard s’inscrit en arts visuels à l’Université du Manitoba à Winnipeg et obtient un baccalauréat en arts visuels en 1966. Il termine sa maîtrise en arts visuels à l’Université d’État de Pennsylvanie. Durant cette période, il profite de sa proximité de la ville de New York pour s’y rendre souvent et fréquenter le Metropolitan Museum of Art et le Museum of Modern Art. En 1968, il fait le saut d’étudiant à professeur et enseigne des cours de sculpture et de poterie à l’Université de la Saskatchewan, Regina campus. C’est alors que son collègue David Gilhooly l’incite à explorer la céramique comme moyen d’expression artistique. En 1974, il quitte l’enseignement et s’installe à Pense (Saskatchewan) pour se consacrer à sa sculpture. Il retourne brièvement à l’enseignement durant l’hiver 1980-1981 comme professeur invité en sculpture à l’Université de Californie.
Au début des années 1980, il est à tournant de sa carrière quand il répond à une demande de propositions lancée par la Banque Toronto Dominion pour une œuvre d’art public. La commande, qu’il remporte, inaugure une riche période de création avec un médium qu’il découvre, le bronze. Le coulage de ses sculptures primées en bronze lui permet de faire la connaissance de Pierre Lheritier et Jack Harmon qui l’encouragent, l’inspirent et lui apprennent le coulage du bronze. En 1985, Fafard ouvre sa propre fonderie, Julienne Atelier Inc., à Pense (Saskatchewan).
Au fil des ans, Joe Fafard a fait l’objet de plusieurs documentaires. La diffusion par la télévision anglaise de la Société Radio-Canada du tout premier documentaire sur le jeune Fafard, I Don’t Have to Work that Big produit par l’Office National du Film du Canada en 1973, le projette sur la scène artistique nationale qu’il ne quittera plus. Que ses sculptures soient inspirées du règne animal, comme le cheval Silvers, ou d’artistes, comme Cézanne, toutes possèdent cette dignité sereine et cette force qui étonne et fascine toujours le public.
En 1981, Fafard recevait l’Ordre du Canada, en 1987, l’Institut royal d’architecture du Canada lui remettait sa Médaille des arts connexes et, un an plus tard, l’Université de Regina lui décernait un doctorat honorifique. En 2002, le gouvernement de la Saskatchewan lui remettait l’Ordre du mérite.