Pellan, Alfred

Alfred Pellan

Alfred Pellan (1906-1988) est le premier artiste québécois à s’être inspiré du surréalisme. Il s’enorgueillira d’avoir adopté l’art moderne bien avant Paul-Émile Borduas. À son retour au Québec en 1940, après un séjour de plus de quatorze ans en France, Pellan devient le centre d’intérêt des artistes progressistes. L’art cubiste et surréaliste qu’il ramène avec lui est cependant considéré comme trop avant-gardiste, en conséquence il en vendra peu. De 1943 à 1952, pour survivre, il enseigne à l’École des beaux-arts de Montréal. Son opposition active aux fondements théoriques du directeur de l’École pousse ce dernier à démissionner en 1945. L’école devient dès lors plus libérale dans son approche. En effet, Pellan est ouvertement contre l’académisme et s’engage pour un art indépendant, davantage ouvert à l’universalité.

Dans l’art d’Alfred Pellan la forme ne saurait rester brute. Si elle est le fruit d’un accident, l’artiste doit la mener au-delà de son état originel. Il privilégie l’esthétisme et la cohésion de l’ensemble, laquelle s’appuie souvent sur des compositions complexes. Appliqué et méthodique, Alfred Pellan apporte un soin méticuleux à la qualité graphique de ses œuvres, une caractéristique qui prendra de l’importance avec les années. Cette méthode de travail lui offre la possibilité d’exploiter presque à l’infini l’univers suggestif de son langage. Observer une toile de Pellan, c’est avoir accès à un monde ludique, organisé, où la nature joue un rôle de premier plan dans l’inspiration.

Fin observateur, Alfred Pellan élabore plusieurs de ses compositions sur un mode similaire à celui qui ordonne la nature dans sa structure intime, à la fois par la répétition de la forme et par son infinie variété. L’esprit qui anime Alfred Pellan au cours des vingt dernières années de sa production affirme encore plus la dimension fantaisiste et humoristique de son approche ainsi qu’en font foi plusieurs composantes de son Bestiaire.

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