Chiasson, Denis (Desson)

Denis Chiasson Desson

Comme d’autres artistes formés en conception graphique, Denis Chiasson (Desson) attache une grande importance à la composition du tableau. Une fois qu’un schéma est choisi, il en transpose le contour sur la toile qui est progressivement définie avec l’application de la couleur. Ce qui émerge est une peinture dont le sujet est mis en valeur par les lignes prononcées, angulaires et intenses. Ses couleurs fortes indiquent une sensibilité rare, rehaussant des images d’un style personnel unique.

Il peint pour raconter une histoire. Il raconte même qu’il aurait aimé être écrivain. Ces histoires ont une portée autobiographique que l’on peut deviner par le sujet masculin qui est sensiblement le même d’un tableau à l’autre. Denis Chiasson utilise des détails comme des livres, des animaux (surtout des chats) et la lune. Une des caractéristiques de son style est de comprimer ses personnages jusqu’à la marge.

Les nus féminins de Denis Chiasson sont particulièrement frappants et font exceptions à la règle dans les galeries d’aujourd’hui, où les nus ne sont pas particulièrement recherchés. Il traite les formes féminines avec modestie et respect, éliminant tout érotisme. Une grande intensité émane de ses compositions où les formes sont recueillies, dans des poses serrées. Regardant vers le bas, l’attitude réservée et, plus récemment, leurs yeux clos, ses jeunes femmes sont remarquables par leur intériorité et la contemplation qu’elles évoquent. Cette esthétique visuelle et l’introspection avec lesquelles il infuse ses sujets font de Denis Chiasson un artiste exceptionnel à découvrir.

La relève québécoise se porte très bien

 » Les images qui jaillissent dans mon esprit à la lecture d’un bon roman, un Kerouac ou un Simenon par exemple, je les répercute sur mes toiles comme je les ai perçues.  » Denis Chiasson, Desson de son nom d’artiste, puise son inspiration autant des personnages de romans, que de ceux de la vie quotidienne ou de son amour de la nature. Fort d’une expérience d’infographiste, d’illustrateur et de sérigraphe, il est arrivé à la peinture figurative il y a une vingtaine d’année. Ce n’est toutefois que depuis trois ans qu’il est représenté en galerie, une décision heureuse qui lui a permis de sortir d’une certaine forme d’anonymat propre aux artistes qui gèrent eux-mêmes leur carrière et de  » désencombrer  » son atelier tout en lui permettant de vivre de son art.

Comme plusieurs artistes qui ont reçu une formation en design graphique, Desson s’attache avant tout à la composition, le scénario sur lequel repose la création. Sa technique artistique débute avec une série de croquis. Le bon dessin choisi, Desson transcrit l’ébauche sur le canevas qui se définira progressivement avec l’application de la couleur. Naîtra ensuite une toile au sujet sublimé par des traits durs, angulaires et intenses. Ce processus méticuleux confère à ses œuvres une touche de perfectionnisme rarement égalé. Le choix des couleurs est à la fois vif et empreint d’une sensibilité peu commune ce qui donne naissance à une œuvre touchante et conférant à l’artiste un style qui lui est propre.

Ses nus de femmes sont particulièrement saisissants et font exception dans ce genre de moins en moins recherché par les galeristes. On y retient la pudeur et le respect avec lequel il traite ses sujets féminins dont l’érotisme est complètement évacué. Une grande intensité émane de ses compositions où les formes sont regroupées en postures serrées. Les regards bas, réservés, et plus récemment les yeux fermés des femmes qu’il dépeint, frappent aussi par l’intériorité et le recueillement qu’ils évoquent. Cette recherche visuelle et le regard intérieur qu’il fait porter à ses sujets font de Desson un artiste exceptionnel à découvrir.Outre la peinture figurative, il fait aussi dans le multimédia et l’illustration. Sa propension à recréer sur toile les images qu’il glane au fil de ses lectures l’amène naturellement à considérer l’illustration d’art comme support à des romans, des nouvelles ou des recueils poétiques. Message lancé aux écrivains qui voudraient voir leurs livres illustrés.

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Beaulieu, Paul-Vanier

Paul-Vanier Beaulieu

Né à Montréal en 1910 (décédé en 1990), Paul-Vanier Beaulieu a étudié avec Jean-Paul Lemieux et Stanley Cosgrove à l’École des Beaux-Arts à Montréal. Il a également étudié à Paris de 1938 à 1940 où son frère Claude étudiait l’architecture. Les frères Beaulieu ont été prisonniers pendant 4 ans. Dès l’après-guerre, il compose de grands sujets issus de ses souvenirs d’internement. L’un de ses compagnons de captivité était Jean Dallaire.

Au cœur de la vie bohème parisienne, il fréquente de jeunes peintres espagnols (qui l’introduisent dans l’atelier de Pablo Picasso) ainsi que de nombreux autres artistes étrangers. Beaulieu revient au Canada en 1973.

Paul-Vanier Beaulieu utilise l’huile, l’encre, le pastel, le fusain, l’aquarelle, la lithographie et l’eau-forte. Il produit des paysages, des natures mortes abstraites, des portraits et des nus. Beaulieu a été influencé par Derain, Vlaminck, Rouault et Picasso.

Son travail a été exposé à New-York, Mexico et Paris. Ses œuvres ont été présentées à la NGC, au MMFA et au Musée d’art moderne à Paris.

On retrouve ses oeuvres parmi les plus grandes galeries d’art du Québec, de Montréal.

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Né à Montréal en 1910, P. V. Beaulieu est très tôt attiré par la peinture. N’étant pas satisfait par l’École des Beaux-Arts de Montréal, il occupe divers emplois pour amasser l’argent nécessaire à un séjour en France. Il s’installe en 1938 à Paris, dans un atelier de Montparnasse, où il vit et peint pendant près de 35 ans.Il rencontre Derain et Marchand à Paris et découvre les oeuvres de Vlaminck, de Rouault et de Picasso qui marquent sa production. En 1940, il est arrêté et interné dans un camp de concentration à Fresnes en compagnie de Dallaire et d’autres Québécois.À partir de 1945, Beaulieu s’initie à la gravure et en 1952, il publie un livre renfermant 33 illustrations à l’eau forte des poèmes du recueilO Visages, de Jean-Louis Vallas.Après une trentaine d’années passées en France, il s’installe dans un village des Laurentides, au Québec, où il vit en permanence de 1972 jusqu’à sa mort en 1996.

L’œuvre de P. V. Beaulieu contient une sensualité qui se déploie dans ses paysages, natures mortes et personnages. Beaulieu excelle en aquarelle et ses coqs sont devenus célèbres auprès des collectionneurs.P.V Beaulieu utilise l’huile, l’aquarelle, l’encre et l’estampe. Fin dessinateur et excellent graveur, il s’épanche avec lyrisme dans la couleur.

Le paysage chez Beaulieu évolue beaucoup. L’artiste commence par exécuter des pochades puis des compositions d’allure abstraite en passant par des scènes symboliques ou encore, fortement schématisées.

Les oeuvres de P. V. Beaulieu font partie de plusieurs collections privées et publiques, dont le Musée des Beaux-Arts de Montréal, le Musée Bezalel de Jérusalem et le Musée d’art moderne de Paris.