Andrée Vézina
Peintre autodidacte, Andrée Vézina est née à Montréal en 1952. Elle vit et travaille à Québec.
Andrée Vézina a terminé un baccalauréat en sociologie à Laval, tout en poursuivant parallèlement des cours de dessin dans les cégeps, musées et ateliers divers. Ses études terminées, elle intensifie ses recherches personnelles en art.
Explorer l’univers d’Andrée Vézina, c’est une belle échappée au rythme des saisons. C’est aussi participer à la danse des formes. C’est se délecter l’œil de l’équilibre des masses, aller à la rencontre des couleurs vibrantes et énergiques de ses personnages imposants, de ses musiciens, ses paysans et ses femmes d’ici et d’ailleurs. Et que dire des bouquets de fleurs à la facture relevée et étonnante.
Ses principales expositions solo ont eu lieu chez Pratt & Whitney de Longueuil (1986), à la galerie La Corniche de Chicoutimi (1987), à l’Alliance française d’Ottawa (1988) et à la Galerie Pierre Bernard de Montréal (1989). Elle a aussi participé aux expositions Les femmes peintres du Québec, au Musée Marc-Aurèle Fortin (1989) et les femmeuses.
Andrée Vézina a remporté les 2ième et 3ième prix de la Société canadienne d’aquarelle en 1984 et 1985. Elle a également été nommée artiste de l’année chez Pratt & Whitney, en 1986.
Andrée Vézina présente ses œuvres à la galerie d’art La Corniche depuis 1981.
Andrée Vézina fait partie du paysage des arts visuels québécois depuis plus d’une trentaine d’années. Elle travaille essentiellement par thème abordant des thématiques plus ou moins longues qui reviennent au fil de sa production.
Ses thèmes, liés aux saisons, vont et viennent en alternance. L’hiver, sa palette s’assombrit. Ceci s’explique par la luminosité ambiante et par l’intériorité inhérente à cette saison. Apparaissent alors les musiciens, les danseurs de tango, les scènes théâtrales. Au printemps, la couleur revient. Les jaunes, les verts acides, les roses éclatent et livrent bataille à des bleus glacés. Les thèmes du voyage reviennent alors. L’artiste exploite les lumières des pays plus ensoleillés, c’est le moment des tableaux portant sur les femmes d’Afrique, les pirogues vietnamiennes, le travail au champ ou dans les rizières.
L’été, la palette n’en finit plus de se réchauffer, elle juxtapose les rose, jaune, rouge, orangé et violet. Les couleurs et les tonalités deviennent plus vives, exacerbées. Avec elles, l’on retrouve les fleurs, les marchés de fleurs, les musiciens de rue. La fête quoi!
L’automne, le calme revient, les harmonies s’assourdissent. La saison qui commence avec l’abondance des marchés d’été puis d’automne se terminent par des natures mortes de fleurs fanées, séchées, de fruits de fin d’été glanés dans les marchés à travers champs et jardins oubliés. Les bruns, les ocres et les noirs sont maintenant dominants et appellent bientôt le retour des musiciens.
L’approche plastique de Vézina se caractérise notamment par les généreuses textures créées par l’emploi d’une matière abondante qui permet à l’artiste de morceler littéralement la pâte. Cette dimension confère un aspect très tactile à son travail, alors qu’elle inscrit sur la toile des motifs irréguliers qui parcourent l’ensemble de la surface. Le sujet semble émerger d’un magma qui donne naissance à une fusion entre la matière et la forme.
Ref. Robert Bernier in La peinture au Québec depuis les années 1960 Éditions de l’homme, pp. 327-328
Guide Vallée III.