Léo-Paul Tremblé
Biographie
Assez tôt dans sa vie, Léo-Paul Tremblé a une attirance innée pour le dessin. Vivant de l’intérieur, son refuge de la solitude sera d’abord la poésie, la philosophie puis la poésie. Une œuvre au Musée de Québec le marquera toute sa vie : il ne peut qu’être peintre. Toutes ses pensées, ses rêves, ses actes bâtiront son destin : cours de dessin d’architecture, de reproductions des grands maîtres, visites de galeries d’art, lectures, tout contribuera à entretenir le feu sacré en lui.
1924 Naissance le 16 juin à Kénogami
1936 Sa mère meurt : il devient pensionnaire à l’Orphelinat des Frères Régis à Vauvert
1939 Études commerciales au Collège Sacré-Cœur de Beauceville et découvre la poésie
1942 Première rencontre avec l’art : visite du Musée de Québec. Puis à Montréal les œuvres du Groupe des Sept
1943 Étudie le dessin d’architecture pendant 2 ans; copie les œuvres des grands maîtres
1945 Commis de chantiers : travaille sur des écorces et expérimente la spatule
1948-1959 « J’ai préféré l’étude des forêts du nord et des lacs à l’École des Beaux-Arts. La peinture c’est quelque chose que l’on porte en soi. » Léo-Paul Tremblé.
Après quelques balbutiements, une correspondance s’établit entre son esprit poétique et la nature : il suggère plutôt qu’affirmer et déjà l’originalité de ses œuvres se démarque au Saguenay puis au Québec.
1952 Épouse Suzette Savard
1954 Employé chez Alcan à Isle-Maligne : première participation à une exposition au Comité des Arts et Métiers d’Arvida : il remporte le premier et le troisième prix et trois mentions honorables
1957 Première exposition solo du Comité des Arts et Métiers d’Arvida (60 toiles vendues le soir même)
Léopold Tremblay devient Léo-Paul Tremblé
1959 Exposition à Québec au Palais Montcalm avec René Richard et Albert Rousseau. On s’arrache ses œuvres : c’est une première à Québec. Il rencontre Jean-Paul Lemieux qui l’encourage.
Il raffine alors son style : les couleurs sont plus gaies, plus riches
1960-1963 Tremblé éprouve le besoin de se dégager de la réalité pour entrer dans un certain absolu : cette démarche le mène presqu’aux confins de l’abstraction.
1960 Exposition à La Poudrière, île-Ste-Hélène, Montréal
1962 Boursier du Ministère des Arts et de la Culture qui lui permettra un voyage en Europe
1962-1964-1967-1971-1975 Exposition à l’Hôtel de Ville d’Arvida
1963 Prend une année sabbatique
1963 Exposition Galerie Zanettin à Québec
1963-70 Expositions à la galerie Margot Fisher de Grand-Mère
1964-1967 Tremblé quitte Alcan en 1964 pour se consacrer entièrement à son art et dit :
« Je me sentais libre comme l’oiseau. Je savourais ma liberté, cette liberté d’avoir choisi mon métier ».
Mais cette liberté le plonge dans l’insécurité et aussi dans une solitude extrême, parsemée de moments noirs. Il cherche une chose qu’il ne peut définir.
1964-65 Exposition Continental Galleries, Montréal
1965 Voyage à Churchill Falls
1965 Exposition à la Galerie Zanettin avec René Richard, Albert Rousseau et Moisan
1968-1970 Des périodes intenses de créations entrecoupées de vides désespérants pour cette quête incessante de trouver son mode personnel d’expression, la traduction de sa vie intérieure.
1968-1970 La tentation de l’abstrait et découvre le pastel
1970 Exposition Galerie Desmarais, Montréal. Rétrospective de 10 ans au Centre Culturel de Verdun
1971-1973 Tremblé découvre le pastel et tout s’éclaire! Il retrouve la satisfaction de peindre et crée certaines de ses plus belles œuvres : de paysages joyeux, délicats empreints d’une poésie gracieuse.
1972 Galerie l’Étable, Musée des Beaux-Arts de Montréal
1972 CEGEP de Shawinigan
1973 Studio des Artistes Canadiens, Québec
1973 Limité par la figuration, Tremblé s’oriente vers l’Automatisme. Il aime pénétrer vers l’inconnu, le rêve. Une rencontre avec Riopelle l’encourage à poursuivre ses recherches qu’il délaisse quelques mois plus tard. Il revient spontanément à sa manière mais l’influence automatiste est toujours présente : de larges bandes ou taches de couleurs maniées avec vivacité.
« C’est Riopelle qui m’a donné le plus la soif d’exploration de la couleur. » Léo-Paul Tremblé.
1976 Galerie des Peintres Canadiens, Montréal
1976 Art Canadien, Chicoutimi
1977-1981 Un renouvellement qui commence avec le déménagement à Arvida. C’est la découverte d’une nouvelle aisance : le paysage est sculpté dans la pâte riche, colorée, intense. Une voie nouvelle et régénératrice s’ouvre peu à peu. Sa réputation est solidement établie et reconnue dans tout le Québec et de plus en plus en Ontario.
1977 Déménage à Arvida. Abandonne peu à peu la spatule pour le pinceau. Exposition galerie d’Art canadien, Chicoutimi
1977 Galerie Charles-Huot, Québec
1978 Rétrospective de 25 ans ; inauguration de la Salle Tremblé, au Cegep d’Alma
1978 Exposition Galerie Clarence Gagnon, Montréal
1979-1987 Expositions à la Galerie Bernard Desroches, Montréal
1981 Délaisse définitivement la spatule pour le pinceau. Léo Ayotte l’influencera sur ce choix
1981 Rétrospective au Musée du Saguenay-Lac-Saint-Jean et parution d’un catalogue
1981 Exposition Linchrist Gallery, Windsor
1981 Exposition Dominion Corinth, Hôtel du Château Laurier, Ottawa
1982 Il quitte définitivement la spatule pour le pinceau : plus sensuel, plus souple. Tremblé a appris à connaître son style; il le maîtrise et le contrôle. Il se permet alors de l’approfondir en toute assurance et de façon plus personnelle tout en explorant de nouveaux thèmes : natures mortes, fleurs, personnages et visages féminins. Sa quête de l’expression parfaite sera à jamais inassouvie.
« La peinture est un combat entre le rêve et la réalité, et je tiens à ce que le rêve l’emporte car il débouche sur le Merveilleux. » Léo-Paul Tremblé.
1984 Édition d’une sérigraphie, Atelier d’Estampes d’Alma
1983-1985-1988 Expositions à la Galerie La Corniche, Chicoutimi
1985 Un Tremblé pour le nouvel ambassadeur Lucien Bouchard
1992 Parution d’une monographie sous la Collection Signatures aux Éditions Broquet
1992 Une œuvre est choisie pour illustrer l’étiquette de la cuvée du 150 ième anniversaire de Chicoutimi
1995 Décès le 2 octobre
1997 Rétrospective « Préserver le rêve » au Centre National d’Exposition à Jonquière
1997 Parution de Sanguine : recueil de pensées philosophiques et de poésies, Édition La Plume Ivre
Prix Abitibi-Consol, Salon du Livre du Saguenay
2011 Rétrospective à La Pulperie, Musée régional du Saguenay « Tremblé, Léo-Paul » Parution d’un catalogue d’exposition. Un espace du musée est nommé en son honneur